Randonnée botanique : à la découverte de l’hépatique noble
Nos forêts et le massif vosgien sont riches d’une flore que l’on ne connaît pas toujours bien. Avec l’arrivée du printemps, les premières fleurs se dévoilent dans la nature. L’occasion pour le Club Vosgien d’aller à la rencontre d’un de ses membres, Pierre Prud’homme, guide de randonnée pédestre et passionné de randonnée et de botanique.
« Soyez curieux », telle est la devise de Pierre Prud’homme qui nous présente l’hépatique noble, une des premières fleurs du printemps que l’on peut voir au détour des sentiers.
Quelle est une des premières fleurs sur les sentiers au printemps ?
Pierre Prud’homme : Sans hésiter, je citerai l’hépatique noble (Hepatica nobilis). Voilà une petite fleur de printemps méconnue, discrète et qui passe généralement inaperçue. Suivant les rigueurs de l’hiver, elle apparait plus ou moins tôt en mars. Certes ce n’est pas la première de l’année : la blanche perce neige lui dame souvent le pion en rapidité !
Alors une petite description de cette Hépatique noble ?
Pierre Prud’homme : L’hépatique noble appelée aussi anémone hépatique, hépatique à trois lobes (Hepatica nobilis) est une plante herbacée vivace de la famille des Ranunculaceae, du genre Hepatica .C est une plante duveteuse, aux feuilles généralement persistantes pétiolées, en rosette, à trois lobes vert dessus, souvent brun rougeâtre ou violettes dessous. Les fleurs sont généralement bleues (parfois aussi blanches, roses ou pourprées) avec de cinq à dix sépales ovales .On la trouve dans les sols riches et frais, les bois, broussailles, prés, et même rochers.
D’où vient son nom et en général comment sont nommés les fleurs ?
Pierre Prud’homme : Son nom vient du latin hepaticus qui signifie appartient au foie. « Hepar » en grec désigne le foie. Il faut savoir qu’au Moyen-âge, la médecine des signatures énonçait que l’aspect de la plante correspondait à la forme d’un organe du corps humain et avait les propriétés pour en guérir les maladies. La botanique nécessite un peu de rigueur, pour connaitre les plantes il faut savoir les nommer et devant leurs grandes diversités les classer.
C’est un botaniste suédois du 18ème siècle, Carl von Linné, qui a mis au point son système de nomenclature binominale, qui permet de désigner avec précision toutes les espèces animales et végétales grâce à une combinaison de deux noms latins. Ce binom comprend: un nom de genre au nominatif singulier (ou traité comme tel), dont la première lettre est une majuscule et une épithète spécifique, qui peut être un adjectif, un nom au génitif ou un attribut, s’accordant avec le genre grammatical (masculin, féminin ou neutre) du nom de genre. Il est écrit entièrement en minuscules. L’épithète évoque souvent un trait caractéristique de l’espèce ou peut être formé à partir d’un nom de personne, de lieu, etc.
L’Aspérule, une autre fleur remarquable du printemps ?
Pierre Prud’homme : on l’a découvre au mois d’avril dans nos sous-bois, c’est l’Aspérule odorante (Gallium odoratum) que j’aime bien car chaque année je l’utilise en décoction pour faire un délicieux apéritif : le vin de mai.
Comment est née cette passion pour les fleurs ?
Pierre Prud’homme : A dire vrai, cette passion pour la botanique m’est tombée dessus lors du stage de formation des guides de randonnée pédestre (GRP) 2012 où Jean Salesse, son responsable, m’a convaincu que la botanique était un élément essentiel du guide de randonnée. En effet, qui n’a pas eu à répondre au cours d’une randonnée à cette simple question : « Quelle est donc cette fleur ? ». Depuis j’anime le module « botanique » de la formation de guides de randonnée pédestre du Club Vosgien avec l’objectif de faire découvrir le vaste monde des petites fleurs aux stagiaires.
Un petit guide de la flore dans le sac à dos, une petite loupe en poche, une pointe de curiosité et une touche d’observation : voilà la recette que mettra en œuvre le botaniste amateur !
Laisser un commentaire