Ce sentier qui part du col de la Schlucht pour rejoindre le Frankenthal est l’un des sentiers les plus connus du massif vosgien mais aussi l’un des plus fréquentés avec près de 40 000 randonneurs par an. Ce sentier impose un pied sûr et l’absence de vertige. Il a été créé par le Club Vosgien de Munster en 1909 pour faire admirer les paysages de la vallée avec sa dimension alpestre.

Mais connaissez-vous son histoire ?

C’est d’abord la volonté et la ténacité d’un homme, Heinrich Strohmeyer, Président du Club Vosgien de Munster de 1908 à 1914 et d’une équipe de bénévoles courageux et travailleurs. Quand Heinrich Strohmeyer prend la présidence de l’association de Munster en 1908, le sentier de la Bloy qui relie le Frankenthal au Gaschney est terminé, il ne manque plus qu’une liaison entre le Tanet et le Frankenthal. Dès 1908 l’équipe de M. Strohmeyer s’attèle à la réalisation du sentier des Hirschsteine puis fort de sa réussite, se lance dans la construction du sentier reliant la Schlucht au Frankenthal. Il s’agit de tailler dans la roche un passage jusqu’au Krappenfels avant de rejoindre le cirque du Frankenthal. Ils ne sont pas nombreux à croire au projet.

Le sentier est réalisé en un an avec la détermination d’une quarantaine de bénévoles, le large soutien et concours des entreprises Scandella pour les travaux dans les rochers (certains passages ont été ouverts à la dynamite) et Schwenk à Stosswihr pour les premiers équipements de sécurité. Malgré les conditions de travail difficiles, voire dangereuses, aucun accident n’est à déplorer.

Le 12 août 1910 la Schlucht est rejointe en tramway et le sentier est inauguré en présence de nombreuses personnalités.

Au fil du temps et de l’histoire, le sentier prendra le nom de Sentier des Roches. On aurait également pu l’appeler « Sentier des Italiens » en hommage aux nombreux ouvriers et bénévoles italiens venus verser leur sueur sur ce tracé mythique, souvent après leur journée de travail.

Le sentier des roches reste un symbole, imaginé et projeté par un alsacien d’origine allemande, Heinrich Strohmeyer, construit par des Italiens et des Allemands nés français à proximité d’une frontière franco-allemande.